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Bouches-du-Rhône: deux retraités, dont la maison est occupée illégalement, contraints de vivre dans un camping-car

Depuis bientôt deux ans et demi, ce couple de septuagénaires n'a pas pu regagner sa maison.

Ils sont contraints de vivre dans un camping-car. Pierre et Maryse, un couple de septuagénaires, sont partis faire un tour de l'Europe en 2017 ans et ont mis leur maison de l'Estaque en location. Les deux retraités font cependant rapidement demi-tour en raison de graves problèmes de santé. Ils rentrent donc à Marseille, mais la personne qui occupe leur logement refuse de le quitter.

"Ça fait deux ans et demi, qu'elle devrait avoir trouvé un appartement, explique Pierre. On a gagné le procès et elle était donc expulsable à partir du 14 septembre. Elle a demandé, à ce moment-là, une prolongation de six mois pour chercher un appartement. Elle fait tout ce qu'elle peut pour retarder l'échéance."

Une situation intenable qui s'est encore dégradée ces derniers mois puisque la locataire a également arrêté de payer le loyer, ainsi que les charges afférentes. Le couple a même dû s'acquitter de la dernière facture d'eau, d'un montant de 800 euros.

"Nous sommes des SDF"

En attendant de pouvoir réinvestir son bien, le couple vit dans son mobil-home. "L'hiver, il faut trouver des places, il faut trouver des aires. Si on trouve des aires avec de l'électricité, c'est mieux. Passer un hiver encore comme ça, pour nous ce n'est pas possible", raconte Maryse au micro de BFM Marseille. "Nous sommes des SDF", renchérit Pierre.

"On y a passé presque deux ans et demi. Le confinement, ça a été très, très dur. Pendant que cette personne, elle, était chez moi, tranquille", confie, émue, la retraitée. Le couple a décidé de louer sa maison lors de son départ afin d'éviter qu'elle ne soit occupée illégallement en leur absence.

"Nous avons voulu faire les choses bien, et au final on se retrouve à la rue", déplore Maryse.

L'expulsion de la locataire a cependant bien été ordonnée en avril dernier par un juge. Mais l'intervention de la police se fait attendre. Si l'ordre d'expulsion n'est pas exécuté avant le 31 octobre prochain, date qui marque le début de la trêve hivernale, le couple de Marseillais n'aura d'autre choix que d'attendre au moins six mois de plus.

Contactée, la préfecture des Bouches-du-Rhône assure que le dossier sera examiné "dans les meilleurs délais" et "avec la plus grande attention".

Lucas Brousse et Sarah Boumghar