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« Rosa Parks doit se retourner dans sa tombe », se scandalise Alain Jakubowicz, président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) interrogé par LCI. Pourtant, à première vue, le Nyansapo Fest, un festival prévu du 28 au 30 juillet à Paris n'a rien de choquant. Présenté comme un festival « afroféministe militant », l'événement prévoit de décliner diverses réjouissances : des concerts aux tables rondes en passant par des conférences sur le racisme ou encore le sexisme contre les femmes noires. L'étincelle qui a déclenché la polémique n'est guère dans le programme, mais plus dans l'organisation. Le lieu sera en effet divisé en plusieurs « espaces », explique le collectif organisateur Mwasi sur le site de levée de fonds Pot commun.
« Terrifiant et désespérant »
Le festival se divisera ainsi entre « espace non mixte femmes noires (80 % du festival) », un « espace non mixte personnes noires », un « espace non mixte femmes racisées » et enfin un « espace ouvert à tous ». Le concept n'a pas tardé à faire hurler au sein du Front national. Wallerand de Saint-Just, président du groupe FN au sein de la région Île-de-France, a publié un communiqué vendredi pour dénoncer un « festival interdit aux Blancs dans les locaux publics ». Et d'ajouter : « Anne Hidalgo doit s'expliquer immédiatement quant à l'organisation dans des locaux municipaux d'un événement mettant en avant une conception ouvertement racialiste et antirépublicaine de la société. »
Un festival interdit aux "Blancs" dans des locaux publics, @Anne_Hidalgo doit s'expliquer ! Mon communiqué : #Afroféministe #Nyansapo pic.twitter.com/13BZfw1Fbj
— W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 26 mai 2017
Alain Jakubowicz, président de Licra, a lui aussi dénoncé ce festival « terrifiant et désespérant » auprès de LCI. Pour lui, il s'agit d'un événement où « des gens qui se sentent victimes de racisme ou de discrimination ne trouvent pas d'autre issue que l'entre-soi ». La Mairie de Paris, contactée par nos confrères, confirme que les locaux où doit se tenir le festival sont bien sa propriété, mais se dédouane de toute responsabilité. « La Ville de Paris n'a pas d'autorisation à délivrer sur les événements organisés dans un local qu'elle loue et n'a donc pas eu son mot à dire sur l'organisation ou la programmation de cet événement », a déclaré un porte-parole, avant de promouvoir la « possibilité pour tous d'avoir accès aux événements culturels » et de condamner « les critères discriminants d'accès à un festival quels qu'ils soient ». Aucune subvention n'a été allouée à ce festival, précise par ailleurs cette source. Les organisateurs du festival Nyansapo Fest ont de leur côté déclaré qu'ils ne « communiqueraient pas sur le festival ».
Dimanche, Anne Hidalgo a tenu à réagir à cette polémique, et a fait savoir sur Twitter qu'elle condamnait « avec fermeté » l'organisation de cet événement. Elle ajoute qu'elle a l'intention de demander « l'interdiction de ce festival » et qu'elle saisira « le préfet de police en ce sens ». Enfin, la Maire de Paris se « réserve la possibilité de poursuivre les initiateurs de ce festival pour discrimination ».
Je demande l'interdiction de ce festival. Je vais saisir le Préfet de Police en ce sens.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 28 mai 2017
Un peu tard non... Il fallait réagir en amont
Que parce que cela provoque un tollé sur les réseaux sociaux... C'est quand même inquiétant pour une Élue... Par contre quand on parle de diesel à Paris elle réagit au quart de tour ! Je fais aujourd'hui le constat que c'est cette gauche par son laxisme et son laisser au droit à la différence qui a nourri ce problème de cohabitation entre les communautés et non la droite... J espère un jour que la grande Histoire le prouvera car c'est une responsabilité historique... Ils ont fait grossir le racisme et le communautarisme !
... N'est pas pour "le blanc seing" s'agissant de cette discrimination qui n'a rien de positif : réaction équitable, il n'est Point d'apartheid respectable...